Comment faire un aquarium lowtech ?

L’aquariophilie est une discipline qui demande généralement un investissement important, que ce soit en temps comme en argent. De nombreux équipements accompagnent notre vie aquatique, mais peut-on s’en passer ? La réponse est oui. Et le tout en se rapprochant de la nature ! C’est ce que nous allons voir dans cet article consacré à la réalisation d’un aquarium lowtech.

Un aquarium lowtech, c’est quoi ?

L’objectif de l’aquarium lowtech est de se rapprocher le plus possible du fonctionnement de la nature. Pour cela, on limite au maximum l’utilisation des équipements, jusqu’à en supprimer certains comme le co2, jusqu’aux plus “indispensables” comme le filtre et le chauffage… Par conséquent, plus vraiment indispensables. Bien que certains bacs lowtech conservent un filtre.

Pour remplacer le filtre, l’ajout d’un sol poreux constitue un support bactérien important, au même titre que l’ajout de plantes en grande quantité. Ce sont elles qui assurent la purification de l’eau. Trouver l’équilibre entre ses plantes et sa pollution organique (poissons et décomposition notamment) est la clé d’un aquarium lowtech réussi.

Un autre aspect majeur de ce style d’aquarium réside dans l’entretien. Le but étant de laisser faire la nature, l’entretien est bien moindre en comparaison des aquariums plus classiques. Avec un minimum d’intervention de votre part, vous recréez un écosystème équilibré où les plantes et les poissons prospèrent ensemble. Un petit havre de tranquillité, dans lequel les paramètres de l’eau passent au second plan.

La plupart des aquariums lowtech abordent un style très naturel et une ambiance générale bien spécifique. De plus en plus d’amateurs passionnés se prêtent au jeu et se lancent dans l’aventure ! 

Quels sont les avantages d’un aquarium lowtech ? 

aquarium naturel lowtech

Le prix d’un aquarium lowtech

Comme nous n’avons pas besoin de beaucoup d’équipements pour réaliser un aquarium lowtech, il est très facile de faire quelques économies sur le coût du filtre et du chauffage notamment. De même pour l’injection de co2 qui peut vite revenir cher. L’éclairage n’a pas besoin d’être à la pointe de la technologie et une lumière milieu de gamme suffira amplement. Mais les économies ne s’arrêtent pas là puisque la consommation électrique se voit aussi réduite.

La simplicité d’entretien

Comme l’éclairage et la quantité de nutriments disponibles sont réduits, les algues se développent moins facilement. La croissance des plantes se voit limitée, simplifiant la taille. L’entretien se voit réduit puisque l’aquarium s’entretien tout seul. Les changements d’eau sont plus espacés, et le siphonnage du mulm est déconseillé. Tout réside dans l’équilibre entre la consommation des plantes et la production de déchets.

Une meilleure santé de vos poissons

À plusieurs reprises, des aquariophiles ont remarqués que leurs poissons se portaient mieux et vivaient plus longtemps dans un bac plus naturel comme un aquarium lowtech. Le même phénomène s’observe avec des poissons déplacés en poubellarium pendant la belle saison.

Pour un désavantage

Un désavantage qui, selon la philosophie de chacun, peut ne pas en être un 😉 ! Comme l’accent n’est pas mis sur un développement optimal et millimétré des plantes, ces dernières se retrouvent dans un endroit où peu d’espèces s’épanouissent. Les possibilités de choix se voient donc réduites. Comme nous le verrons plus tard, nous sommes dans l’obligation d’opter pour des plantes peu exigeantes et faciles à maintenir.

Dans la même logique, puisque l’eau n’est pas chauffée ni planifiée pour correspondre à certains paramètres d’eau, la sélection de poissons se voit également réduite

De quel matériel ai-je besoin ?

Vous l’aurez compris, pour réaliser un aquarium lowtech, l’équipement sera minime.

  • Une cuve. Plus le volume est grand, plus l’écosystème est stable. Il est conseillé d’opter pour au moins 25L.
  • Un éclairage. Vous sélectionnerez des plantes peu exigeantes. Ainsi, pas besoin d’opter pour un éclairage intense. Optez pour un éclairage LED, plus écologique et économique. Sachez que sans ajout suffisant de CO2, un éclairage puissant favorise les algues.
  • Un sol poreux. C’est sur lui que les bonnes bactéries se fixeront. Une couche de pouzzolane (pH 6) recouverte de sable de Loire ou Manado fonctionne très bien. Rincez bien ces sols. Certains aquariophiles ajoutent un sol nutritif en complément (parfois même un sol technique) : ce n’est pas obligatoire.
  • Une pompe de brassage. Afin d’éviter la création d’un film bactérien en surface, il est possible d’ajouter une pompe de brassage quelques heures dans la journée. Certaines personnes ajoutent un filtre exhausteur ou un filtre cascade.
  • Des décorations : entre roches et racines, vous avez le choix ! Évitez les roches calcaires si vous ne souhaitez pas une eau dure et alcaline (paramètres qui ne favorisent pas une croissance optimale des plantes). Concernant les racines, prenez uniquement des racines de feuillus. Il est possible d’ajouter des feuilles mortes ou des fruits spécialement conçus pour l’aquariophilie.

Quelles plantes choisir pour mon aquarium lowtech ?

L’éclairage de votre bac n’a pas besoin d’être de grande qualité et vous n’aurez pas d’ajout de co2. En conséquence, il faudra opter pour des plantes peu exigeantes, qui supportent notamment les milieux peu éclairés. Vous aurez deviné que les plantes gazonnantes et les plantes rouges sont difficiles à imaginer dans un aquarium lowtech 😉.

Pour cela voici une liste des différentes plantes que vous pourrez ajouter.

  1. Les plantes à croissance rapide : Hygrophila (polysperma, corymbosa, difformis), Vallisneria, Ceratophyllum demersum, Elodea densa, Limnophila sessiliflora, …
  1. Les plantes épiphytes : Microsorum spp, Anubia (barteri, congensis, angustifolia), Bolbitis heudelotii, Bolbitis difformis, Bucephalandra spp, …
  1. Les plantes flottantes : Lemna minor, Limnobium laevigatum, Salvinia natans, Azolla caroliniana, Pistia stratiotes, Eichornia crassipes, …
  1. Les mousses : Fissidens fontanus, Flame moss, Mousse de Java, Christmas moss, Taiwan moss, Weeping moss, Riccardia chamedryfolia,
  1. Les autres plantes peu exigeantes : Cryptocorynes, Echinodorus, Saggitaria subulata, Ceratopteris cornuta, Crinum (nathans, thaianum)

Quels poissons ajouter ?

Dans un aquarium lowtech, il faudra opter pour des poissons assez robustes et peu exigeants en termes de paramètres d’eau. Parmi les plus retrouvés, nous avons les combattants, les killis, les guppys, les barbus cerise, les tétras cuivrés, etc.

poisson killi sous les plantes flottantes

Vous devrez vous orienter vers des poissons peu pollueurs de préférence, sans en ajouter de trop. Préférez ceux qui apprécient les eaux calmes. Les poissons provenant de biotopes avec une eau dure et alcaline comme les cichlidés africains du Malawi sont à proscrire puisque vos plantes ne feront pas long feu dans ce type d’aquarium.

Attention à toujours s’assurer que l’espèce choisie soit compatible avec votre aquarium avant de songer à l’ajouter. 

Et les autres habitants ?

À l’inverse, il est tout à fait possible d’ajouter d’autres animaux dans votre aquarium. Il est même conseillé ! Les escargots comme les planorbes, les physes et les mélanoides ont leur rôle de détritivores à jouer ! Ces derniers seront fortement appréciés pour aérer le sol et faciliter la fertilisation.

D’autres espèces, comme les aselles, les gammares et les ostracodes ont tout à fait leur place dans l’aquarium. De plus, ils apporteront une nourriture vivante à vos poissons.

Il est même possible d’ajouter des crevettes d’eau douce faciles à maintenir. Dans ce cas, vous devrez impérativement ajouter des mousses. Évitez celles trop sensibles aux nitrates et au fer.

Comment mettre en place son aquarium ? 

  • Commencez par disposez votre couche de pouzzolane ou votre support bactérien dans le fond de l’aquarium.
  • Par-dessus, déposez le substrat choisi (sol neutre le plus souvent, sol nutritif ou technique parfois).
  • Disposez ensuite vos racines et vos roches.
  • C’est au tour de la plantation. Pour vous aider, vous pouvez remplir un peu d’eau en la versant délicatement sur une coupelle pour éviter de casser tout votre décor. Plantez en grande quantité ! N’ayez pas peur.
  • Finissez de remplir l’eau en vous aidant de la coupelle.

Quand ajouter ses poissons ?

Certaines personnes préfèrent ajouter directement leurs poissons. L’absence de filtre modifie la chimie et le cyclage de l’aquarium. La méthode Walstad joue sur ce principe. Cependant, je vous conseille tout de même d’attendre quelques semaines, on n’est jamais trop sûr. Cela permet notamment de laisser le temps à vos plantes de s’adapter à leur nouveau milieu.

Une fois cette période passée, vous pouvez ajouter vos poissons en leur assurant une bonne acclamation. Attention à ne pas les suralimenter.

Comment entretenir un aquarium lowtech ?

Bien que plus modéré qu’en aquarium classique, il n’est pas inexistant.

Concernant les changements d’eau, deux écoles. La première qui consiste à réaliser un changement d’eau tous les mois de 15 à 20% du volume. Et une seconde qui consiste à le faire le moins souvent : un gros changement d’eau de 50% au bout d’un mois puis un gros changement d’eau de 50% tous les 5-6 mois

Cependant, l’eau est également renouvelée par la compensation de l’évaporation. Pour cela, utilisez de l’eau osmosée, de l’eau de pluie ou de l’eau en bouteille (Mont Roucous et Volvic pour les plus conseillées). Cela permet d’ajouter trop de minéraux dans l’aquarium.

aquarium low tech dans une maison

Évitez de siphonner les déchets présents sur le sol car le mulm permet d’apporter les nutriments essentiels à vos plantes. À l’inverse, je vous conseille d’enlever les escargots morts, qui ont tendance à faire augmenter la dureté de l’eau. Taillez vos plantes quand cela est nécessaire et raclez les vitres de temps en temps pour les nettoyer. L’argile blanche utilisée avec parcimonie permet de conserver une eau claire.

Les tests ne sont pas aussi importants qu’en aquariophilie classique. Bien évidemment, vous pouvez tout de même vous amusez à tester votre eau si cela vous amuse 😉.

Et les engrais ?

Le peu de changements d’eau peut entraîner certaines carences. Pour rester dans la logique naturelle en créant soi-même son engrais, je vous invite à lire cet article. Sinon, l’argile verte utilisée en poudre permet d’apporter de bons nutriments. Soyez prudent sur les dosages et renseignez-vous davantage !

A vous de jouer !

Vous en savez plus sur la création d’un aquarium lowtech. Ce type de bac bien plus naturel et plus économique est accessible à tous. Un vrai petit coin de tranquillité ! Il est même possible de faire du lowtech dans un style d’aquascaping !

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