La maladie des points blancs est une maladie courante chez les poissons d’eau douce, si ce n’est la plus répandue. Une chose est sûre, c’est la maladie la plus connue et il vaut mieux ne pas la prendre à la légère. Lorsqu’elle touche un poisson, elle peut causer sa mort, notamment quand elle commence à toucher les branchies. Cette maladie touche les poissons mais peut également présenter un risque pour vos crustacés, et notamment vos crevettes.
Il va être impératif de reconnaître rapidement la maladie afin d’agir correctement. C’est ce que nous allons découvrir dans cet article en abordant ce qu’est la maladie des points blancs, pourquoi elle apparaît, ses symptômes, les traitements qui existent et la prévention à mener pour l’éviter.
Qu’est-ce que la maladie des points blancs ?
Avant toute chose, il faut savoir que cette maladie est extrêmement contagieuse. Il suffit d’un petit parasite pour infecter tout un bac ! Concrètement, la maladie des points blancs apparaît surtout sur vos poissons. Tout poisson y est plus ou moins sensible. Par exemple, de petits poissons comme les néons bleus, caridinas et la famille des poecilia le seront particulièrement.
Elle est causée par un parasite protozoaire unicellulaire (un ectoparasite) nommé Ichthyophthirius multifiliis (également appelé Ichtyo ou Ich). Ce parasite donne son nom à l’Ichthyophthiriose, synonyme de maladie des points blancs. Le parasite s’installe et se fixe dans les muqueuses du poissons (sous la peau). Face à cela, le poisson va développer une réaction au parasite qui va former de petits points blancs, en relief sur son corps, ressemblant à des grains de sels. À un stade très avancé de la maladie, l’accumulation des points peut même former des tâches.
S’il y a une chose à bien comprendre, c’est le cycle de vie de l’Ichthyophthirius multifiliis. Ce parasite évolue sous trois phases : la phase parasitaire, la phase enkystée et la phase libre.
Cycle de vie du parasite
La phase parasitaire correspond à sa fixation sur le poisson. Dans cette phase, il est appelé “trophont”. Le trophont se nourrit du poisson, qui réagit par l’apparition des points blancs. Lorsque le parasite devient mature (pour faire simple, lorsqu’il est rassasié), il se laisse tomber au fond du bac. Il devient alors un “tromont” : c’est l’entrée dans la phase enkystée.
En aquarium, le tromont est souvent fixé au sol ou sur les plantes. Dans cette phase enkystée, comme le nom l’indique, le parasite développe un kyste, qui lui sert de protection afin de se multiplier. Au minimum 20 heures plus tard (cela varie selon la température de l’eau, nous le verrons juste après), le tromont s’est transformé en de multiples “tomites” (jusqu’à 1000).
Ces tomites sont libérées et deviennent des “théronts” : c’est la phase libre. En nage libre dans l’eau, ces nouveaux parasites vont chercher un nouvel hôte (un poisson en l’occurrence) et devenir à nouveau un trophont. La phase libre est la seule phase où l’on peut agir sur ce parasite, puisqu’il s’agit de la seule phase où il ne reçoit pas de protection de la part de son hôte : ni de kyste, ni de poisson. S’il le parasite ne trouve pas de poisson sous 2 à 3 jours, il meurt.
Le cycle de ce parasite présent en eau douce, varie selon la température de l’eau. Une eau chaude à 25°C lui offre un développement optimal. Dans ce cas, 3 jours peuvent lui suffire. À l’inverse, dans une eau froide, il faudra être plus patient. Par exemple, il est estimé à 4 semaines pour une eau à 10°C.
Pourquoi votre poisson est atteint de la maladie des points blancs ?
Très souvent, la maladie des points blancs peut être apportée par l’arrivée de nouveaux poissons déjà infectés. Cependant, on n’y pense pas toujours, mais les nouvelles plantes peuvent également l’être, en apportant les parasites sous formes de kystes.
Il est important de comprendre que la maladie des points blancs est un déclenchement de la maladie plus qu’elle ne s’attrape. L’affaiblissement du poisson en est la cause principale.
En effet, un poisson devient plus fragile lorsqu’il évolue dans de mauvaises conditions de vie et devient logiquement moins résistant aux parasites. Une qualité de l’eau non adaptée aux besoins de l’espèce (température, pH, dureté, nitrites, nitrates, …), un filtre insuffisant, un entretien et des changements d’eau insuffisants, un stress trop important, ou encore une baisse soudaine de la température peuvent être des exemples.
Quels sont les symptômes ?
Pour savoir si vos poissons d’eau douce sont touchés par la maladie des points blancs, il existe des critères d’identification assez visuels. Tout d’abord, votre poisson développera des points blancs allant jusqu’à 1 mm, qui commenceront généralement sur les nageoires, l’ensemble du corps jusqu’à atteindre les branchies. C’est à cette étape que cela devient critique pour le poisson, difficultés et accélérations respiratoires pouvant s’en suivre.
Votre poisson peut ressentir des démangeaisons, c’est la raison pour laquelle vous pourrez le voir se frotter aux différents décors et plantes de votre aquarium. Il peut être plus agité ou au contraire plus apathique qu’habituellement et délaisser son appétit. Une nage anormale et instable avec une tendance à replier ses nageoires le long du corps peut aussi être observée.
Comment traiter la maladie des points blancs ?
Il existe deux traitements principaux pour traiter la maladie des points blancs : les transferts et les traitements médicamenteux. Comme nous l’avons indiqué précédemment, il est possible d’agir sur le parasite Ichthyophthirius multifiliis uniquement lorsqu’il est en nage libre, en dehors du kyste et en dehors du poisson, qu’il intègre en profondeur et devient inatteignable.
La méthode des transferts successifs
Je vous mets tout de suite dans le bain : vous aurez besoin de deux bacs de quarantaine et de patience. L’idée de cette technique est d’accélérer la chute des parasites et de ne pas leur laisser le temps de se multiplier. Pour cela, vous allez changer vos poissons d’un bac à l’autre toutes les douze heures. Les bacs doivent être exempts de plantes et de décors.
Si votre espèce est compatible, vous pourrez augmenter la température de l’eau à 27 voire 28°C. Cette augmentation permet d’accélérer le cycle du parasite, qui tombera plus rapidement. Douze heures plus tard, afin de ne pas laisser le temps aux parasites de se multiplier, vous changerez vos poissons de bac et nettoyez et désinfectez le bac où se situent les larves du parasite. Changez de nouveau de bac au bout de 12h, et réalisez ces manipulations pendant plusieurs semaines, 4 jours après la disparition totale. Cela prend en général 6 à 10 jours pour un bac chauffé, jusqu’à 1 mois pour un bac avec une eau froide.
Vous l’aurez compris, c’est fastidieux, peut consommer beaucoup d’eau et est difficile à mettre en place. C’est pourquoi je vous conseille d’opter pour les traitements médicamenteux.
Les traitements médicamenteux pour la maladie des points blancs
Sachez que tous les poissons ne sont pas compatibles avec toutes les marques, soyez vigilant. De plus, ce n’est pas parce qu’une marque n’est pas très efficace dans votre aquarium qu’elle le sera pas non plus dans un autre bac. En effet, chaque médicament peut agir différemment selon les paramètres de votre eau.
Ce qu’il faut faire avant
Avant de commencer votre traitement, il est intéressant de tester votre eau. Dans le cas où vos nitrites et vos nitrates sont trop élevés, vous pourrez procéder à un changement d’eau de 25 à 30%. Si vous avez ajouté une lampe UV à votre éclairage et du charbon actif dans votre filtre, il faudra les retirer pour favoriser l’action des médicaments. Vous pourrez ensuite augmenter la température à 27°C ou 28°C, si vos espèces acceptent ces températures évidemment. Dans le cas d’un aquarium peu planté, il peut être intéressant d’ajouter un bulleur.
Sachez qu’il est possible de réaliser le traitement dans un bac de quarantaine. Cependant, il est conseillé de le faire directement dans l’aquarium en sélectionnant des marques qui n’abîment pas vos plantes et soient douces pour vos poissons. Vous réserverez vos accessoires et ustensiles uniquement pour l’aquarium envahi afin d’éviter de propager le parasite partout.
Quelle est la composition de ces médicaments ?
Chaque marque procède à sa composition, mais deux éléments ressortent dans la plupart : le vert de malachite et le sulfate de cuivre. Si votre médicament contient du sulfate de cuivre et que vous possédez des crevettes et des poissons sans écailles, il faudra au moins diviser la dose par deux. Le mieux reste de choisir des produits adaptés aux espèces que vous maintenez.
Certaines personnes utilisent le FMC, qui est une solution très efficace. Attention, sa composition (formol, vert de Malachite et bleu de Méthylène) peut devenir toxique au bout d’un certain temps pour les plantes et les bactéries notamment. D’autres amateurs préfèrent utiliser le formol seul. Dans ce cas, attention aux poissons sensibles !
Comment utiliser et pour quelle durée ?
Concernant les quantités, la durée, la température, … Très souvent, tout est indiqué sur le médicament. Il vous suffit de suivre les instructions à la lettre. En général, le traitement dure entre 15 et 20 jours, auquel il faut ajouter 3 jours après la disparition totale pour être certain que le parasite disparaisse.
Quelle marque choisir ?
Il n’existe pas de marque meilleure qu’une autre. Cependant, certaines enseignes sont assez reconnues pour être efficaces contre la maladie des points blancs. Nous pouvons par exemple citer Aime, JBL, Francodex, Esha, Phyto Protazid, Punktol, Costapur, Contraspot, Contralck, APB, Prodibio, API, Nerosal, …
Ce qu’il faut faire après
Une fois le traitement terminé, vous pourrez procéder à un nouveau gros changement d’eau (25 à 30%), vous réglerez le thermostat pour un retour à la température initiale. Il peut être utile de filtrer un peu sur charbon actif neutre afin d’éliminer les restes de médicaments.
En cas de rechute, restez prudent et rigoureux afin de reproduire exactement le même traitement. Dans le cas où la maladie apparaît encore, vous pourrez changer de marque.
Utiliser du sel
Certaines personnes vous conseilleront d’ajouter du sel non iodé pour aquarium. C’est une solution envisageable qui doit être réalisée avec précaution. Cette fois encore, certains poissons dépourvus d’écailles n’apprécient guère cette stratégie, mais les plantes également peuvent prendre dur si les dosages ne sont pas bien respectés. C’est pourquoi il est important de bien se renseigner sur vos espèces et ce qu’elles supportent ou non.
Cette stratégie ne posera pas trop de problèmes aux vivipares comme les guppys. Ainsi, les quantités conseillées se situent entre 1,5 et 3g de sel pour 1L, ou 1 cuillère à soupe pour 15 à 20L d’eau. Le seul doit être dissous dans un litre prélevé de votre aquarium et être ajouté progressivement sur 30 minutes à 1 heure. Renseignez-vous plus en détail avant ! C’est important 😉.
Comment prévenir la maladie des points blancs ?
Afin d’éviter la maladie des points blancs d’apparaître, car c’est plus tout de même plus sympa de l’éviter, il existe des techniques simples à mettre en place.
Il est indispensable d’effectuer un entretien régulier de votre aquarium. Il permet de garantir le bien-être de vos habitants en leur offrant de bonnes conditions de vie. En procédant ainsi, vous aurez des poissons en bonne santé, plus résistants à la maladie. Ainsi, des changements d’eau réguliers, un siphonnage des déchets, une bonne gestion de la nourriture et de la population, … sont des notions importantes. Cliquez ici pour en savoir plus sur l’entretien d’un aquarium. Et puis, évidemment, observez attentivement vos poissons ! Cela vous permet de remarquer un comportement inhabituel plus rapidement.
Comme nous l’avons déjà évoqué, le parasite de l’Ichthyophthiriose arrive parfois dans l’aquarium avec l’ajout de nouveaux poissons et de nouvelles plantes. Pour contrer cela, la mise quarantaine est une solution efficace ! Elle permet d’observer vos poissons et d’éviter d’ajouter une maladie qui ne se verrait pas encore. Maladie potentiellement encore en phase d’incubation, dans votre aquarium. Concernant les plantes, il faudra rester prudent et bien les rincer. Vous pouvez également les placer en quarantaine pendant 4 ou 5 jours si vous souhaitez une garantie supplémentaire.
Conseils et informations supplémentaires sur la maladie des points blancs
Il arrive que des poissons possèdent un système immunitaire défaillant et ne réagissent au parasite qu’en laissant apparaître de petites lésions rougeâtres. Au moment d’acheter votre poisson, soyez vigilant à ce que l’aquarium se compose d’aucun poisson touché ! Mieux vaut éviter cela dès le début 😉.
Certaines personnes sont persuadées que leur poisson rouge est malade car il aborde des points blancs aux niveau des branchies et de la nageoire pectorale. Pas de panique, il s’agit simplement des boutons de noces du mâle, qui apparaissent en période de reproduction
Les maladies qui se rapprochent de la maladie des points blancs
Si vous avez lu le chapitre des traitements, vous savez maintenant que le Ichthyophthirius multifiliis ne supporte pas le sel. Par définition, vous ne le retrouverez pas dans un aquarium d’eau de mer. En revanche, il existe un équivalent. Le Cryptocaryon irritans provoque la maladie parfois nommée maladie des points blancs d’eau salée.
Attention à ne pas confondre la maladie des points blancs avec la maladie du velours (Oodinium). Très ressemblante, elle forme également des petits points jaunâtres sur le poisson.
Vous savez maintenant tout sur la maladie des points blancs. Vos poissons d’eau douce n’ont plus de souci à se faire ! J’espère que cet article vous aura permis d’en apprendre davantage sur le sujet. Je vous invite, si vous le souhaitez, à me laisser un commentaire juste en dessous 🙃. En attendant, voici le lien vers le blog pour découvrir plein d’autres contenus.
