Le pH en aquarium, vous l’avez sûrement déjà entendu ! Ce paramètre de votre eau est un paramètre à surveiller avec rigueur et à maintenir le plus stable possible. Il participe à l’équilibre et à la santé de votre écosystème, chaque espèce ayant des besoins spécifiques. Dans cet article, nous commencerons par évoquer ce qu’est concrètement le ph d’un aquarium. Puis nous verrons comment le tester, comment le faire augmenter ou le faire baisser et quelques conseils supplémentaires 😉.
Le pH d’aquarium, c’est quoi ?
Le pH est le diminutif de “Potentiel Hydrogène”. Il s’agit du rapport entre les ions hydrogènes (H+) et les ions hydroxydes (OH-). Cette concentration varie selon le type et l’origine de votre eau. Le pH est donc un critère chimique de l’eau qui permet de la classer en trois catégories, classées sur une échelle de 0 à 14. Lorsque le pH est inférieur à 7, l’eau est dite acide (pH acide). Si le pH est égal à 7, l’eau est considérée neutre (pH neutre). Enfin, si le pH dépasse 7, l’eau est dite basique ou alcaline (ph basique). Plus les ions hydrogènes sont présents en nombre, plus l’eau sera acide. À l’inverse, les ions hydroxydes favorisent une eau basique.
En aquariophilie, on réduit souvent le spectre du pH entre 6 et 8. D’autant plus que le pH est basé sur une échelle logarithmique. Cela signifie qu’une augmentation d’un niveau correspond à une concentration 10x plus élevée. Ainsi, une eau avec un pH de 6 est dix fois plus acide qu’une eau avec un pH de 7. C’est en partie pour cela qu’il est important d’éviter les variations de pH dans votre aquarium. Cependant, il est normal de constater certaines fluctuations, notamment entre le jour et la nuit. En effet, les plantes consomment le CO2 en journée mais en relarguent la nuit. Le CO2 étant lié au pH (on le verra par la suite), votre pH sera légèrement plus élevé en journée que pendant la nuit dans un aquarium bien planté.
Quel pH pour mes poissons ?
Chaque eau possède un certain pH. C’est pour cela qu’il est important de se renseigner sur les exigences des espèces que vous souhaitez maintenir. Provenant de diverses zones géographiques, vos poissons ne se plaisent pas tous dans les mêmes paramètres d’eau. Bien que la majorité accepte un pH neutre de 7, certaines nécessitent des conditions bien particulières.
Par exemple, les discus et les scalaires préféreront une eau acide, tandis qu’à l’inverse des espèces comme les cichlidés africains et les platys demanderont une eau alcaline. D’autres espèces comme les guppys sont plus flexibles et acceptent une plus large fenêtre de pH.
Si les exigences ne sont pas respectées et vos poissons intégrés dans des paramètres aquatiques non adaptés à leurs besoins, des maladies peuvent apparaître. Ce sont celles que l’on appelle parfois l’acidose et l’alcalose. Vos poissons nageront de manière anormale, seront plus rapides, peuvent essayer de sauter du bac, leur respiration peut s’accélérer et ils peuvent également développer un mucus. Jusqu’à la mort, oui. Toujours important de bien se renseigner avant 😉 !
Les différences entre un pH d’eau douce et un pH d’eau de mer
Vous l’aurez compris, en aquarium le pH reflète des paramètres bien précis. Entre le pH d’eau douce et le pH d’eau de mer, les différences sont significatives. En eau douce, le pH tourne généralement entre 6 et 8. Cependant, en eau de mer, un pH de 8 constitue la moyenne, avec un pH qui peut monter encore notamment pour un aquarium récifal. C’est pour cette raison que vous pouvez retrouver des buffers, qui servent à maintenir un pH adapté à la vie marine. En eau de mer, le pH est en partie aussi élevé car une quantité importante de sel est dissous, ce qui l’influence.
Comment tester mon pH ?
Il existe différentes possibilités pour tester le pH de son aquarium. D’ailleurs, pensez à tester régulièrement, au minimum 1 fois par semaine. Les tests les plus connus sont les tests colorimétriques (en bandelettes). Bien que répandus, ce ne sont pas les plus précis. Optez pour des tests ou gouttes, ou investissez dans une mesure électronique qui le sera encore plus. Le pH mètres et les indicateurs pH électroniques fonctionnent à base d’électrodes.
Le lien à comprendre entre pH et KH
Si le pH est interdépendant avec le CO2, il l’est également avec le KH. En effet, il vous sera impossible de faire varier votre pH si votre KH est trop élevé. Plus le KH est élevé, plus votre eau sera dure et plus le pH sera stable et élevé. C’est ce que l’on appelle le pouvoir tampon du KH. Le seuil est estimé à un KH de 4 à 5. Au-dessus, votre pH sera trop stable pour réussir à le faire varier.
Pour faire bouger le pouvoir tampon, deux solutions : l’eau osmosée et l’eau de pluie. Bien que certaines personnes la pratique, je vous déconseille d’utiliser de l’eau de pluie qui peut être polluée par les surfaces sur lesquelles elle se balade. Concernant l’eau osmosée, il n’y a pas de contre-indication à condition de reminéraliser votre eau selon votre pH et votre dureté souhaitée ensuite. En effet, l’eau osmosée est pure et contient très peu de minéraux. Son KH est censé être de 0. Vous pouvez vous procurer de l’eau osmosée en magasins ou investir dans un osmoseur.
Concernant la manipulation à effectuer, il vous suffit de réaliser un petit calcul :
(KH souhaité x 100) / KH de votre eau du robinet
Vous obtiendrez le pourcentage d’eau du robinet à conserver. Prenons un exemple d’une eau de robinet avec un KH de 9 et un KH souhaité de 4 :
(4 x 100) / 9 = 44,4%
Ainsi, vous devrez conserver 44,4% de votre eau du robinet et la mélanger à 55,6% d’eau osmosée pour obtenir un KH de 4 pour un KH de départ de 10. Pensez à bien tester le KH de votre eau !
Comment faire baisser le pH de son aquarium ?
Il existe différentes techniques pour faire baisser son pH en aquarium. Plus ou moins connues, elles sont plus ou moins efficaces. En effet, pour certaines, cela va surtout dépendre de si votre KH n’est pas trop élevé, comme nous venons de le voir.
La plus répandue consiste à filtrer sur tourbe. Cela fonctionne uniquement si le KH est faible. La tourbe va vous permettre d’acidifier votre eau et donc de faire baisser le pH. Dans la même idée, vous pouvez ajouter des feuilles de Catappa ou de Chêne (renseignez-vous avant). Le tanin a également des propriétés acidifiantes, vous pouvez donc ajouter des racines avec une forte teneur.
Je vous conseille d’enlever votre pompe à air (bulleur) de votre bac, si vous en avez un. En effet, le bulleur participe au dégazage du CO2 qui fait donc augmenter votre pH. En contrepartie, vous pouvez ajouter un système d’injection de CO2 qui sera bénéfique pour vos plantes aquatiques.
Il est envisageable de mélanger votre eau avec un eau plus acide. Vous pouvez aussi utiliser du phosphate de sodium. Encore une fois, renseignez-vous bien sur les étapes à suivre et le bon déroulé de ces procédés.
Sachez que si vous souhaitez une eau avec un pH plutôt acide, les sols techniques permettent de maintenir une eau acide. Surtout utilisés en aquascaping et pour l’élevage des crevettes, si vous souhaitez un aquarium planté et que vos espèces sont compatibles, c’est une solution envisageable.
Comment faire augmenter le pH de son aquarium ?
Maintenant, si vous souhaitez faire baisser le pH d’un aquarium, les solutions sont moins nombreuses, mais il en existe tout de même.
Vous pouvez mélanger votre eau avec une eau plus alcaline et plus dure. L’évian est utilisé par certains pour parvenir à leurs fins. À l’inverse de tout à l’heure, si vous n’avez pas trop de plantes, il est intéressant d’installer un bulleur, qui permettra d’assurer un meilleur brassage et de limiter la quantité de CO2 et fera augmenter le pH.
Il vous est possible d’ajouter du calcaire. Attention à vos espèces, certaines n’ont sont pas friandes. Pour cela, les pierres calcaires, les coquilles d’huîtres ou d’escargots vides, de la dolomite ou encore du sable de corail intégré dans la filtration sont des solutions.
Enfin, le bicarbonate ou le carbonate de sodium peuvent être utiles.
Conseils supplémentaires
Vous l’avez peut-être remarqué, nous n’avons pas parlé des solutions chimiques comme les “pH +” ou les “pH -”, aussi appelés “ph-up” et “ph-down”. Eh bien, c’est pour une bonne raison. Certes, ils permettent de faire varier votre pH mais les effets indésirables sont nombreux. Notamment le risque de grandement favoriser le développement des algues. Je vous conseille de les éviter.
Soyez prudent aux variations de pH. Les poissons peuvent être sujets au “choc osmotique”, qui leur est parfois fatal. Dans la nature, c’est plus facile car les volumes d’eau sont plus conséquents et donc les variations sont plus minimes.
Il est plus facile d’adapter sa population à son pH. L’inverse l’est un peu moins. Avant tout projet d’aquariophilie, commencez par tester l’eau de votre robinet et évaluez les espèces compatibles avec vos paramètres. Cela vous évitera de devoir batailler constamment avec votre pH.
J’espère vous avoir aidé sur le sujet ! Pas toujours facile à comprendre, le pH d’aquarium reste une notion importante en aquariophilie. Si vous souhaitez approfondir encore plus le sujet, je peux vous conseiller cet article.
Si l’article vous a plu, je vous invite à me laisser un petit commentaire juste en dessous. Je serai ravi de vous lire 😉. Je vous laisse un lien vers mon blog si l’envie vous prenait d’entamer une autre lecture 🙃.
Le ph, c’est ce qu’on étudie en physique chimie ! Je ne pensais pas que cette notion était importante également pour les aquariums 🤔 On en apprend tous les jours 😄